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mardi 29 mai 2012

10 bonnes raisons de voir « Le Grand Soir » !



     C'est l'histoire de deux demi-frères. Le premier, Not, incarné par Benoît Poelvoorde, est devenu « le plus vieux punk à chien d'Europe ». Il traine dans la zone commercial, avec son chien 8.6" (oui, comme la bière). Le second, joué par Albert Dupontel, est le bon garçon de la famille. Commercial plein d'avenir, il tourne mal suite à son licenciement et son divorce. Il rejoint finalement son frère, qui lui était tant opposé.
     Les parents (Brigitte Fontaine et Areski Belkacem) ne peuvent plus d'eux, trop occupés à faire tourner leur restaurant « La Pataterie ». Comment se débarrasser de ces deux fils ? En leur révélant l’identité de leur vrai père. Les deux partent alors pour un road trip à sa recherche.

L'équipe du film, au festival de Cannes 2012
     Au dernier festival de Cannes, la section Un Certain Regard présidée par Tim Roth était attendu pour apporter une touche rock’n'roll à la quinzaine. Pour cela, on pouvait compter sur le dernier film de Kervern et Delépine, « Le Grand Soir » dont le casting faisait déjà fortement envie.

     Voici donc les dix bonnes raisons de voir ce film pas comme les autres.
  1. C’est le nouveau film du duo Delépine-Kervern
    Les deux visages de l’info grolandaise s’associent pour la 5e fois et jusqu’ici ne se sont pas plantés. De Aaltra à Mammuth, le duo utilise les moyens dont il dispose pour faire du vrai cinéma et n’essaie pas de refaire « Michael Kael contre la World News Company » en surfant sur le succès de Groland.
  2. Un casting hallucinant
    Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, la présence de Brigitte Fontaine et l’apparition en guest de Gérard Depardieu. On note aussi l'apparition de Didier WampasDifficile d’imaginer que de tels personnalités puissent se faire de la place. Ils y parviennent néanmoins en évitant de tomber dans leurs propres clichés. Poelvoorde ne fait pas de Mr Manatane, Dupontel ne nous raconte pas Rambo, et c’est tant mieux.
  3. Un road-movie dans une zone commerciale
    Delépine et Kervern ont eu le talent pour saisir le caractère sordide des zones commerciales qui pullulent en périphérie de nos villes. Magasins de meubles, franchises de restaurants et ronds-points bricolés à la va-vite, le film a le mérite de nous interroger sur cette aberration : Comment a-t-on pu laisser se développer des endroits aussi merdiques à quelques kilomètres de chez nous?
  4. La contestation à deux pas de chez vous
    Véritable parabole sur la mondialisation vue dans un rayon de 500 mètres, « Le Grand Soir » se veut un acte de résistance en filmant un punk à chien sur un parking de supermarché
  5. Ça fait plaisir de voir les Wampas
    Une apparition des Wampas sur scène et un classique des garçons Bouchers. Parce que le punk français, c'est aussi ça !
  6. La lenteur élevé au rang d’art
    Avec des scènes tout en longueur, en plan fixe, sans autre musique que le bruit de l’autoroute voisine, Kervern et Delépine imposent leur style. Peut-être est-ce aussi une métaphore pour signifier le temps qui passe lentement dans les zones commerciales, l'ennui inhérent à ces lieux impersonnels.
  7. Le seul film français récompensé à Cannes
    Nanni Moretti semble avoir décidé de distribuer des récompenses aux réalisateurs avec qui il boit des Martini tous les ans sur la Croisette, Haneke et Loach en tête, il ne restait que peu de place pour voir des cinéastes français marquer des points cette année. Heureusement que la sélection « Un Certain Regard » donne un peu d’air frais au festival en offrant au Grand Soir un Prix Spécial du Jury.
  8. Un film forcément politique
    Entre deux élections, dans un contexte de crise économique, sortir un film décrivant le nihilisme punk au cœur de ce que le capitalisme a fait de plus moche, ça a forcément un sens. « Toujours être en mouvement, pour ne jamais gamberger »…
  9. Il y a un petit chien
    C'est un jack russell, il s’appelle 8.6" et c'est vraiment le chien de Benoît Poelvoorde. Il a reçu la « Mention Spéciale Palm Dog » 2012 à Cannes. Ça devrait suffire à convaincre les plus résistants.
  10. Benoit Poelvoorde, Didier Wampas et Albert Dupontel.
  11.  La bande-annonce fait envie 


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