L'idée d'un remake de RoboCop était présente depuis déjà bien longtemps, mais le mythe RoboCop s'était quelque peu émoussé. En effet, après un RoboCop 3, sortie en 1993, qui n'était plus vraiment à la hauteur de ses deux prédécesseur malgré la bonne performance de Robert John Burke dans le rôle titre, puis une série canadienne (en 1994) que l'on pourrait qualifier de niaiseuse (comme disent les québécois), sans armes ni violence, une autre équipe canadienne avait essayé d'imaginer RoboCop dix ans après le premier film de Verhoeven. Dans la série de 4 téléfilms de 90 minutes, intitulée RoboCop 2001, le scénario était fort plausible par rapport au premier film, mais quelques longueurs et une performance plutôt moyenne de Page Fletcher jouant un RoboCop usé ont eu raison du succès de cette série réalisée avec des moyens de téléfilm (donc peu élevés). Page Fletcher a avoué lui-même n’avoir jamais vu un film de RoboCop avant de jouer ce rôle. Ceci explique cela.
Une genèse compliquée.
Le défi était donc de taille (pour ne pas dire casse-gueule) pour remettre RoboCop sur les rails. Les circonstances ont d'ailleurs fait que beaucoup de fans du cyborg ont craint la catastrophe pour ce remake. D'abord annoncé comme réalisé par Darren Aronofsky, le remake a été suspendu quand Aronofsky jeta l'éponge. C'est finalement José Padilha qui prendra les commandes. Et puis c'est la recherche du bon acteur pour le rôle titre qui sera long et fastidieux. On parle de Chris Pine, puis de Michael Fassbender. En , c'est finalement l'acteur suédo-américain Joel Kinnaman est choisi pour succéder à Peter Weller dans le rôle d'Alex Murphy. Hugh Laurie (surtout connu pour ses rôles dans Dr House et Stuart Little) a même été en négociation pour jouer le PDG d'Omnicorp (l'OCP du film de Verhoeven). C'est finalement Michael Keaton, sosie non-officiel de Julien Lepers (il parait qu'on lui dit souvent, à moins que ce ne soit l'inverse...) et surtout le Batman des films de Tim Burton, qui sera le PDG de l'entreprise. Maintes changements de casting, puis un tournage infernal (voir mon précédent article). On pouvait craindre le pire, et j'avais moi-même d'énormes préjugés avant de regarder ce film.
Alors ? Catastrophe, ou non ?
Le film commence. C'est mou, l'action n'est pas très mordante, et surtout n'a rien du tout à voir avec RoboCop. Mais laissons une chance à ce film. Murphy ouvre la porte de sa voiture, explosion. 80 % de son corps sont brûlés au 4ème degré (dans l'original, il était abattu de plusieurs balles). Il n'a aucune chance de s'en sortir, sauf si on implante son cerveau dans une prothèse géante. Sa femme, Clara Murphy (dans l'original, c'était Ellen), joué par Abbie Cornish, prend la décision que Omnicorp a le droit de le "réparer". Il se réveille dans une machine. Choc psychologique, puisqu'on ne lui a pas effacé la mémoire (contrairement à l'original où on lui a effacé sa mémoire d'humain, et où sa femme n'est même pas au courant). Le film se dénoue et prend surtout le partie de dévoiler le côté humain de Murphy. Il y a de l'action, mais plutôt molle par rapport à l'original. Je ne vous raconte pas la suite, ce serait malhonnête de tout dévoiler.
Toujours est-il que le film n'est pas la catastrophe annoncée. Un bon film ? C'en est un, assurément. Beaucoup d'effets spéciaux numériques, de l'action, un côté humain. Ce qu'on pourrait lui reprocher, c'est surtout le fait de s’appeler RoboCop. Si les producteurs avaient décidé de sortir ce film avec un autre titre, et déclaré qu'il est très librement inspiré de RoboCop, ça aurait marché. Cependant, le super-flic devient dans ce film un super-héros. Il n'y a plus vraiment beaucoup de rapports avec le film original. On dirait surtout un film de super-héros à la Marvel (genre Iron Man). C'est un film surtout destiné aux plus jeunes, sans trop de violence, mais avec un héros emblématique et humain.
Reste un casting intéressant : Joel Kinnaman joue plutôt bien son rôle, Gary Oldman dans le rôle du Dr Norton, le scientifique qui a créé RoboCop, qui a un sens de l'éthique et qui réussit à nouer un lien quasi amical avec Murphy ; Samuel L. Jackson tient le rôle du magnat de la presse Pat Novak dans des apparitions franchement agaçantes, qui ralentissent le film.
Conclusion :
Plutôt bon film, c'est sûr, mais il faut surtout le regarder sans penser à l'original. José Padilha a tout fait pour ne pas copier l'original, et c'est exactement ce qu'il fallait faire. Ce film ne peut pas égaler l'original, et de toute façon, on ne peut pas les comparer, car trop de différences.
Néanmoins, il faut le voir comme un film type Iron Man, un film de super héros façon Marvel. Il plaira au plus grand nombre, y compris (et peut-être surtout) les plus jeunes.
Ce que je regrette le plus, c'est l'absence d'un méchant emblématique et charismatique tels que Clarence Boddicker dans le RoboCop de Verhoeven, ou encore Cain dans RoboCop 2. Et surtout, il n'y a plus ce côté gore et humour noir qu'avait apporté Paul Verhoeven.
Sur le même thème :
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- De nouvelles informations sur le remake de Robocop [mise à jour du 16 octobre 2012].
- Un premier trailer pour le remake de Robocop.
- Un nouveau Blu-ray pour le Robocop de Verhoeven [Mise à jour le 4/01/2014].
- Test du Blu-ray de Terminator.
Mots-clés : RoboCop ; Joel Kinnaman ; Gary Oldman ; Paul Verhoeven ; José Padilha ; Samuel L. Jackson ; Julien Lepers ; Michael Keaton ; Alex Murphy
Ce que je regrette le plus, c'est l'absence d'un méchant emblématique et charismatique tels que Clarence Boddicker dans le RoboCop de Verhoeven, ou encore Cain dans RoboCop 2. Et surtout, il n'y a plus ce côté gore et humour noir qu'avait apporté Paul Verhoeven.
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