Parmi les films dialogués par Michel Audiard, La Métamorphose des Cloportes est un des moins connu. Pourtant, ce film est loin d'être mauvais, bien qu'il n'arrive pas au niveau d'autres succulentes perles telles que Les Tontons flingueurs ou Les Barbouzes.
Adapté d'un livre d'Alphonse Boudard et réalisé par Pierre Granier-Deferre, La Métamorphose des Cloportes met en scène Edmond (Charles Aznavour), Arthur (Maurice Biraud) et Rouquemoute (George Géret), trois truands plus branquignoles qu'experts. Ils sont sur un coup et ont besoin d'un chalumeau spécial pour percer le coffre. Malheureusement pour eux, la vieille Gertrude (Françoise Rosay), prêteuse du milieu, n'est justement plus aussi prêteuse. Trois briques, qu'elle demande.
Edmond convainc alors Alphonse (Lino Ventura), son ami d'enfance, voleur de tableaux, de vendre quelques toiles pour avancer les fonds et de se joindre à eux. Edmond lui fait miroiter un magot bien plus imposant que ce qu'il n'est réellement. Alphonse accepte de prendre part à l'affaire. Mais le braquage tourne mal. Pendant que ses complices arrivent à déguerpir, Alphonse se retrouve tout seul en taule.
Il en prend pour cinq ans, sans nouvelles de ses anciens amis. Cinq ans pendant lesquels il rumine sa terrible vengeance et fomente l'écrasement de ces « cloportes » devenus, depuis, des gens honorables.
Dialogues et répliques
Alphonse : - D'un autre côté, faut voir les choses... Dès qu'on aime le confort, c'est fou c'que l'oseille peut filer vite... Le tailleur, le loyer, les brèmes... On est entouré d'voleurs ! Et j'compte pas les dames... Si j'continue à les enjamber au Claridge et à les goinfrer chez Lasserre...
Tonton : - C'est autrement plus coton d'écouler de la marchandise que de la faucher... Faut des connaissances, des relations... Voler, c'est juste un réflexe.
Alphonse : - La quatuor, c'est une bonne formation pour orchestre, mais pour un braquage, c'est un peu trop.
Léone : - Beh qu'est-ce qui vous prend, M'sieur Arthur ?
Arthur : - Où il est ?
Léone : - Qui ça ?
Arthur : - Le Rouquemoute.
Léone : - Les hommes, ça dit jamais où ça va ni d'où ça vient. C'est plein de secrets.
Edmond : - Écoutez, mademoiselle. Nous n'avons pas interrompu vos activités pour vous écouter philosopher sur l'existence, aussi brillantes que soient vos idées. Mon camarade vous demande où est Rouquemoute. Vous le lui dite, ou j'te commence à coup d'lattes et j'te termine au rasoir.
Léone : - Ah...
Tonton : - C'est autrement plus coton d'écouler de la marchandise que de la faucher... Faut des connaissances, des relations... Voler, c'est juste un réflexe.
Tonton (Pierre Brasseur) |
Léone : - Beh qu'est-ce qui vous prend, M'sieur Arthur ?
Arthur : - Où il est ?
Léone : - Qui ça ?
Arthur : - Le Rouquemoute.
Léone : - Les hommes, ça dit jamais où ça va ni d'où ça vient. C'est plein de secrets.
Edmond : - Écoutez, mademoiselle. Nous n'avons pas interrompu vos activités pour vous écouter philosopher sur l'existence, aussi brillantes que soient vos idées. Mon camarade vous demande où est Rouquemoute. Vous le lui dite, ou j'te commence à coup d'lattes et j'te termine au rasoir.
Léone : - Ah...
Tonton : - Sur le plan de l'arnaque, les coups les plus tordus ne sont rien, vous entendez, rien à côté de la peinture abstraite.
Alphonse : - Je suppose que t'as aussi tes papiers ? Avec moi sur un coup, on sort toujours anonyme.
Edmond : - Boire c'est peut-être la solution. Faut qu'j'te parle. Tu peux peut-être bien me perdre.
Alphonse : - Qu'est-ce que t'as ?
Edmond : - Je peux mourir dans les vingt-quatre heures.
Alphonse : - C'est le toubib qui te l'a dit ?
Edmond : - Non. C'est Fredo le Grec.
Alphonse : - Ah...
Edmond : - Tu sais que de temps en temps, j'vais taper le carton au Club des Astronautes... V'là cinq semaines que j'ai pas touché un brelan. Ils m'ont d'abord étouffé mes économies, et puis Fredo m'a fait du crédit. L'enfoiré... Résultat, j'suis engourmé de dix briques.
Alphonse : - Joli. Et sans indiscrétion qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?
Edmond : - Quand tu veux, tu peux tout...
Alphonse : - Ben voyons ! Si je comprends, j'm'amène au club à six heures du mat', j'tripote le coffre et je récupère tes reconnaissances de dettes. En 10 ans, j'ai connu deux étourdis qu'ont essayé de le casser, le Grec. On a retrouvé le premier dans le canal de l'Ourcq et le deuxième à la consigne de Saint-Lazare dans une malle d'osier.
Alphonse : - Pas un mot, pas un colis, pas un mandat. Rien... C'est drôle. Quand vous êtes en forme, ils sont tout le temps là. Ça s'appelle des amis. Et dès qu'le temps s'couvre, ils disparaissent sous les portes et dans les trous des murs. Fuyants, furtifs... Des cafards, des cloportes.
[...]
Alphonse : - Et dire qu'j'ai cent briques qui dorment dans les caves de Tonton. [...] Mais dès qu'j'suis dehors, monsieur Tonton, j'lui réduis la tranche. J'le miniaturise, j'le dissous.
[...]
Alphonse : - Dans deux ans, la quille... J'fonce chez l'Rouquemoute et j'l'emplâtre. J'lui mets la tête en bas, j'lui fais vomir ses friandises et j'envoie sa nana se faire bronzer à Dakar.
[...]
Alphonse : - L'Arthur c'est simple. J'lui fais bouffer son passe-montagne. J'le plonge dans l'eau glacée et j'attends qu'ça gonfle. Quant à Edmond, mon ami Edmond... Je sais pas encore ce que je lui ferai, mais je veux que ça fasse date. Jacques Clément 1589, Ravaillac 1610, Robert-François Damiens 1757, Edmond Clancul 1965...
L'agent de placement : - Ça fait quatorze emplois que je vous propose. Faut se lever trop tôt ou faut se coucher trop tard. Ça va jamais ! On demande des terrassiers. Bâti comme vous l'êtes...
Alphonse : - Oh vous savez faut pas vous y fier. J'ai de gros os mais ils sont friables. J'ai pas de force.
L'agent de placement : - Si seulement vous aviez une spécialité...
Alphonse : - Ah bah ça j'en avais une mais elle plaisait pas !