L'actrice Bernadette Lafont est décédée !

     Bernadette Lafont est décédée le jeudi 25 juillet 2013 après avoir été hospitalisée le 22 juillet au CHU de Nîmes (Gard), des suites d'un malaise cardiaque.

     L'actrice avait connu cette année un beau succès dans Paulette, où elle jouait une retraitée qui se met à vendre du cannabis pour s'en sortir financièrement. Sorti en janvier, le film avait attiré plus de 1 million de spectateurs. Bernadette Lafont devait tourner Les Vacances du petit Nicolas, dont la sortie est prévue pour juillet 2014.

     Bernadette Lafont était devenue, à la fin des années 1950, l'égérie de la nouvelle vague, tournant notamment Le Beau Serge, de Claude Chabrol (avec Gérard Blain qu’elle épousera, et Jean-Claude Brialy), puis La Fiancée du pirate, de Nelly Kaplan, qui raconte la vengeance d’une femme, Marie, confrontée à la bêtise crasse des hommes. Le film va renverser de nombreux tabous et créer la controverse avec un personnage féminin renversant les normes sociales et sexuelles de l'époque.

     Elle poursuit sa carrière avec François Truffaut, dans Une belle fille comme moi. Selon lui, elle est « la plus bandante des actrices françaises ». En 1973 vint La maman et la putain de Jean Eustache avec Jean-Pierre Léaud. Film adulé, film relatant une époque, La maman et la putain fait entrer Bernadette Lafont dans la légende du cinéma français.

 

     Bernadette Lafont est à classer parmi les actrices qui comptèrent pour le mouvement féministe. En effet, comme Catherine Deneuve, Agnès Varda, Delphine Seyrig, elle avait signé en 1971 Le Manifeste des 343 déclarant volontairement avoir avorté afin d’accélérer la légalisation de l’IVG en France.

     Après Gérard Blain, Bernadette Lafont se remariera avec Diourka Medveczky, sculpteur et réalisateur hongrois. Ils auront trois enfants, Élisabeth, David et Pauline. Pauline Lafont, comédienne comme sa mère, est morte en 1988 dans des circonstances tragiques. Victime d’une chute lors d’une randonnée, son corps ne fut retrouvé que trois mois après sa disparition.

     Alternant films pointus et comédies, elle devient une actrice incontournable du cinéma français, avec notamment La Gueule de l'autre de Pierre Tchernia, avec Michel Serrault et Jean Poiret en 1979, plusieurs films avec Jean-Pierre Mocky, comme La saison des plaisirs, et  surtout L’effrontée, de Claude Miller, avec Charlotte Gainsbourg en 1985, rôle pour lequel elle obtient le César du meilleur second rôle féminin.

Bernadette Lafont reçoit un César d'Honneur en 2003.

     Couronnée également d'un César d'honneur en 2003 pour l'ensemble de sa carrière, qui compte plus d'une centaine de films, elle rejoint plus récemment Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg pour Prête-moi ta main en 2006 ou La Première Étoile en 2009, de Lucien Jean-Baptiste.

     Parallèlement au cinéma, elle monte sur les planches, comme avec La Tour de la Défense, de l'Argentin Copi, en 1981 ou en 2002, ou en 2006 pour Si c'était à refaire, de Laurent Ruquier.

     Sa voix si caractéristique et son sourire ont aussi illuminé de nombreux téléfilms et pièces de théâtre comme Désiré de Sacha Guitry ou  Les Monologues du Vagin d’Eve Ensler.